Visages du monde ouvrier

À l’aube du XX^e siècle, l'ouvrier n'a pour ainsi dire pas de visage, pas d'identité. Il est interchangeable, anonyme, et c'est un outil qu'on peut aussi utiliser à des fins promotionnelles. Ainsi de ces photos de groupes commandées par les patrons sur lesquelles s'alignent des travailleurs qui, pour la plupart, n'avaient jamais été pris en photo. Ce sont des images d'Épinal, et pourtant, quelque chose passe et échappe à la consigne : il y a là des visages qui, tous, témoignent d'histoires, de trajectoires individuelles.

Visages du monde ouvrier ne fait pas qu'illustrer l'époque de la grande industrie en France, elle l'incarne en montrant, derrière la fumée des usines, ses figures noircies. À partir d’un fonds d’environ 300 tirages originaux, et sur une période allant de 1880 à 1940, cette exposition raconte également comment l’ouvrier va s’affranchir de la représentation photographique dictée par les instances dirigeantes pour se réapproprier sa propre image.

Commissaires : Marion et Philippe Jacquier, Zoé Barthélémy et Céline Assegond (autrice d’une thèse à l’École du Louvre sur l'histoire de la photographie du travail).

Ne manquez une autre exposition sur le monde ouvrier à Montreuil proposée en 2022 au Musée de l'Histoire Vivante.

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