Le Centre Culturel Jean-Cocteau pense cette année sa saison en trois actes, autour de la question du futur des générations entre 15 et 25 ans aujourd'hui. Comment cette génération vit-elle l'époque actuelle ? Quelles sont leurs perspectives après la crise sanitaire, comment perçoivent-ils la situation climatique et économique préoccupante ? Le cycle d'expositions dresse un parallèle avec la jeunesse des années 70 (entre révolution culturelle des années 60 et crise économique suite au choc pétrolier), l'urgence criée par l'explosion du punk faisant écho à l'importance du rap aujourd'hui.
La première exposition de la saison prend pour point de départ certains penseurs radicaux (Enzo Mari et Yona Friedman) qui ont pensé, dans les années 70, l'importance du collectif pour envisager le futur. L'exposition rassemble des œuvres historiques et contemporaines, pour recréer la notion d'avenir collectivement.
Un festival, No(s) future(s) fest avait lieu le samedi 1er octobre, avec des ateliers, des visites et des concerts au Théâtre du Garde-Chasse.
Dans ce nouvel épisode du cycle d'expositions, on découvre le portrait en creux d'une génération : artistes tout juste diplomé·es ou étudiant·es aux Beaux Arts de Paris tissent les récits de leurs proches, compagnons de route ou amis. Le titre de ce nouveau volet est emprunté au héraut médiéval, qui prêtait sa voix annonciatrice, annonçant la parole solennelle. Les artistes présenté·es dans l'exposition sont aussi les dépositaires de paroles singulières.
Aïda Bruyère imagine une installation en ouverture de l'exposition, inspirée du roman de Monique Wittig Les Guérillères. Rayane Mcirdi met en scène ses proches et leurs récits, traitant aussi bien du surnaturel que de la maladie psychique. Zoé Bernardi poursuit se mouvement entre appartenance à la situation et extériorisation et montre une série photographique, Tondue, sur la tonte de cheveux, vécue avec son père. La question du crâne rasé, du crâne nu, se charge de multiples connotations historiques et culturelles.
L'homophonie du mot héraut est également exploitée, dans le film Bobby Brûle d'Amélie Bigard et Jade Boudet. Deux jeunes adultes sont en errance lors d'un été marseillais, entre aspirations et désenchantement.
Dans les Nouveaux Classiques, Jérémie Danon met en peinture les commandes de ses modèles. À l'écoute des portraits de ses proches se répondent les toiles, où le format cinématographique remplace le portrait en pied. La représentation est autant réalisée par la voix que par l'image : la parole se fait performative.
Dans la dernière exhibition du cycle d'exposition No(s) future(s), les œuvres présentées s'emploient à déconstruire les formes du passé pour entrevoir différentes formes de futurs.
L'objectif du cycle d'exposition laisse entrevoir la possibilité de voir l'avenir comme une composition d'histoires, d'aspirations multiples. L'écho au slogan "No future", réponse radicale au mantra thatcherien "There is no alternative", est remis au goût du jour pour faire exploser la linéarité du temps.
La linéarité du temps implose : le slogan No future, réponse radicale au mantra tatcherien There is no alternative, devient Nos futurs pour affirmer politiquement et philosophiquement l'avenir comme une composition d'histoires, sensibilités et aspirations multiples. Les artistes présents dans l'exposition montrent une succession d'œuvres qui forment des paysages où l’humain et son Histoire sont relativisés, face au temps infiniment plus grand de notre environnement (la pierre, le plancton), et nous invitent à repenser notre rapport au temps face au vivant.
Jeudi 6 avril · 17h-21h, Vernissage de l’exposition Futurs antérieurs. Avec Ittah Yoda, Arthur Gillet, Gabriel Leger, Josèfa Ntjam, Claire Trotignon, Marion Verboom. Entrée libre, réservez votre visite ici
D'autres expositions gratuites sont à découvrir autour des Lilas.
tel : 01 48 46 07 20 
Accès
Gratuit 
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