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Puits, fontaines et lavoirs de Seine-Saint-Denis


Depuis le début des temps, l’eau est élément essentiel de vie. C’est autour d’un point d’eau que les hommes s’implantent et se réunissent. Certains éléments du patrimoine se font les témoins de l'histoire de la gestion de l'eau en milieu urbain : regards, puits, lavoirs et fontaines.

L'eau source de vie

La fontaine Buisson, où se rencontrent Jean Valjean et Cosette

En 1807, Madame Hocquart, offusquée pas les événements révolutionnaires, décide d’interdire aux villageois de Montfermeil l’accès au principal point d’eau du village qui se trouvait situé à l’intérieur du parc de son château. Il ne reste aux Montfermeillois que la fontaine Buisson, dite aussi de l’Abyme, la seule donnant de l’eau non calcaire. Cette fontaine deviendra célèbre lorsque Victor Hugo, qui se cache à Montfermeil après avoir été surpris en 1845 en flagrant délit d’adultère, y fait se rencontrer Jean Valjean et Cosette dans son roman Les Misérables.

Les puits de la Seine-Saint-Denis

Les plus anciens témoins de la domestication de l’eau par l’homme restent les puits : à Tremblay-en-France, un puits du XVe ou du XVIe siècle est visible à la ferme monastique, devant la Grange-aux-Dîmes. À Saint-Ouen, il existe un puits du XVIIe siècle dans la cour d’une maison, au 40-42 rue Saint-Denis, et un autre à Bagnolet, dans la cour de la maison du Cardinal du Perron. Décoration surprenante : il est orné de la tête du propriétaire d’alors, Jean Du Perron.

Enfin, Montreuil-sous-Bois, riche en sources, possède encore de nombreux puits comme ceux du 25 rue Pépin datant du XVIIIe siècle et dans la maison de Jacques Duclos, 22 avenue du Président Wilson. Les puits, de faible profondeur, avaient l’avantage de ne jamais se tarir du fait de la présence dans presque tout le sous-sol montreuillois d’une couche de marne verte imperméable.

Des puits aux fontaines

La technique transforme les puits en fontaine comme celle de Villepinte, à la ferme du Marais, ou à l’Ile-Saint-Denis, place du Bocage, où la fontaine en pierre et en bronze, a été installée en 1873. Au Blanc-Mesnil, les descendants d’Amand Jenvrin (1836-1919), le lotisseur du centre-ville, offrent aux lotis, en janvier 1923, une fontaine en ciment moulé sculptée par Roux, d’après une maquette des architectes Landry et Olivier. Érigée sur la place du marché, elle est ornée de dauphins armés de tridents, symbole de sagesse, de régénérescence et de transfiguration !

Au début du XXe siècle, en 1903, le syndicat des cultivateurs de Noisy-le-Sec fait aménager, avenue de Rosny, une fontaine en pierre symbolisant l’abondance et la modernité. La construction d’un lycée, dans les années 1980, la voue à la destruction. Elle a, finalement, été conservée.

L’eau pour le plaisir

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, un grand nombre de propriétés de plaisance s’installent en lieu et place des anciennes demeures féodales désormais abandonnées. Ces "folies", comme on les nomme alors, soignent particulièrement leurs parcs. Statues, rocailles, bassins et jets d’eau ornent les jardins, utilisant les voies d’eau naturelles, captant les sources et opérant des dérivations afin de conduire l’eau dans des bassins, viviers, canaux et fontaines.

À Gagny, la fontaine Saint-Fiacre, située près du château de Montguichet (sur l’actuelle avenue des Dahlias) a fait l’objet d’une tractation entre les habitants du village et le duc d’Orléans, propriétaire du domaine du Raincy et nouvel acquéreur de celui de Maison-Rouge. Le châtelain fait construire un aqueduc couvert afin de capter et détourner les eaux de la source alimentant la fontaine vers le parc de son château.

À la fin du XIXe siècle, la commune de Rosny-sous-Bois, désireuse d’améliorer son cadre urbain, se dote d’un mobilier urbain d’agrément. Édifiée en 1872 sur la place de l’église Sainte-Geneviève, la grande vasque en fonte est déplacée en 1914 dans le square Richard-Gardebled dont elle constitue l’un des ornements.

Les regards des aqueducs des eaux du Nord

Dès le XIIe siècle, les eaux "du Nord" sont captées pour alimenter des établissements religieux parmi lesquels les Hospitaliers de Saint-Lazare et le prieuré de Saint-Martin-des-Champs. Souvent faciles à drainer, les cours d’eaux sont apprivoisés et aménagés au fil des siècles en fonction des besoins grandissants de Paris. D’abord amenées par des rigoles à ciel ouvert, les eaux sont ensuite collectées au moyen de "pierrées", conduites de pierre sèche couverts de dalles et de glaise aboutissant à de petites constructions appelées "regards", dont plusieurs sont encore visibles, notamment dans la forêt de Bondy.

À l’époque gallo-romaine, deux aqueducs sont construits pour alimenter Paris en eau : le premier descend de Belleville, le second de la colline des Lilas en passant par le Pré Saint-Gervais. Le prieuré de Saint-Lazare prend possession des eaux du Pré Saint-Gervais qu’il détourne à son seul profit grâce à un aqueduc menant les eaux jusqu’au monastère. L’ancien regard, place du Général Leclerc, était orné d’un bas-relief représentant la résurrection de Lazare afin de bien marquer son appartenance. Il a été remplacé, au XVIIe siècle, par l’édifice actuel. Sur l’une des faces de ce bâtiment rectangulaire à un étage, une niche en cul-de-four abrite une fontaine de laquelle s’écoule toujours un mince filet d’eau.

Regard du Trou-Morin

En 1845, les sources du bois de Romainville sont encore nombreuses et abondantes. L’eau débouche au Pré Saint-Gervais dans le regard du Trou Morin, sente des Cornettes, tandis qu’une autre canalisation aboutit au regard des Maussins, aux Lilas. Ce dernier a été déplacé en 1964 pour être installé à l’angle du boulevard Sérurier et de l’avenue de la porte des Lilas.

Dans la forêt de Bondy, à Clichy-sous-Bois, un regard construit en 1865, permet d’avoir accès au grand aqueduc de dérivation du nord-est parisien où passent les eaux de la Dhuis, et qui parcourt pas moins de cent trente et un kilomètres. Enfin, à Noisy-le-Grand, un réservoir d’eau muni d’une pompe a remplacé en 1861 le regard de l’ancien puits des moines de Saint-Martin.

Les lavoirs, lieux de sociabilité

Les abreuvoirs, témoins de l’activité rurale du département, ont pratiquement tous disparu. Seul, celui de la ferme monastique de Tremblay-en-France demeure en place. Situé au milieu de la cour, il servait aux b½ufs et aux chevaux utilisés pour les travaux agricoles ainsi qu’aux quelques animaux d’élevage réservés aux besoins des seuls habitants de la ferme.

Quant aux lavoirs, hauts lieux de la sociabilité féminine, il n’en reste que deux dans le département. Le premier, celui de Montfermeil, a été édifié au XIXe siècle, près de la fontaine de la Saulx, rue du Docteur Laennec. Le seul lavoir du village, situé dans l’enceinte du château, est, comme la fontaine, interdit d’accès aux habitants par la famille Hocquart. En 1843, le maire achète les parcelles environnantes aux héritiers du baron de Coqueromont et fait édifier un lavoir municipal.

Le second lavoir, celui de Villepinte, lui aussi du XIXe siècle a toujours été alimenté par les eaux du Sausset. À l’origine, il était situé sur un gué du petit cours d’eau dans le village. La construction du chemin de fer projetée en 1901 fait passer la ligne sur le lavoir. La Compagnie des Chemins de Fer du Nord prend alors à sa charge son déplacement, ruelle du Lavoir, et le creusement d’un canal pour y mener l’eau. Les Villepintoises y laveront leur linge jusque dans les années 1930.


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