Arrivé à la direction du festival pour remplacer Nathalie Rappaport, le nouveau directeur du Festival de Saint-Denis, Nicolas Candoni, évoque avec nous ses ambitions pour le festival iconique du Nord-Est parisien, créé en 1968, le Festival de Saint-Denis.
Nicolas Candoni, vous êtes arrivé à la tête du Festival de Saint-Denis cette année, remplaçant Nathalie Rappaport. Quel est votre parcours ?
Tout d’abord, j’ai été baigné dans l’univers des festivals dès mon enfance, ce qui m’a durablement marqué. J’ai par ailleurs été formé au CRR de Cergy-Pontoise en violon. Porté par un engagement profond pour l’intérêt général et les enjeux de service public de proximité, j’ai orienté mon parcours vers les collectivités locales. Enfin, j’ai passé ces dix dernières années à la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris, plus spécifiquement dans le secteur de la musique, toutes esthétiques confondues. Aujourd’hui je suis donc particulièrement heureux de poursuivre ces engagements avec l’un des plus beaux festivals de musique en France, dans un territoire à la forte dynamique.
Le Festival de Saint-Denis propose depuis plus de 50 ans de lier concerts de musique classique et découverte patrimoniale, en invitant des artistes à jouer dans le cadre majestueux de la Basilique Saint-Denis et la Légion d’honneur. Que souhaitez-vous conserver du Festival, et quelles innovations souhaitez-vous impulser ?
Le Festival bénéficie en effet d’une longue et riche histoire, fortement liée aux lieux exceptionnels dans lesquels il se déploie chaque année, la Basilique et la Maison d’éducation de la Légion d’honneur. Ces rencontres avec ce patrimoine unique font partie de l’âme du Festival, elles ont forgé son identité. Cela doit donc être précieusement conservé et valorisé. Mais un festival doit aussi savoir se renouveler pour être en adéquation avec son époque. Les évolutions que je souhaite proposer aux publics portent sur un renouvellement des formats de certains concerts, la présentation de spectacles pluridisciplinaires, ainsi que des concerts ou événements dans d’autres espaces du territoire. En outre, je suis attaché à ce que soit consolidée la place qui est donnée depuis deux ans aux spectacles pour le jeune public dans la programmation du Festival.

Quelles ambitions nourrissez-vous pour le futur du Festival de Saint-Denis ?
Le Festival a vocation à être un événement d’envergure internationale tout en restant un Festival pour et avec les habitants de la Seine-Saint-Denis. Les deux ambitions, loin de s’opposer, doivent précisément se nourrir l’une et l’autre, pour en faire un événement où l’on a envie d’être, pour des découvertes, des instants rares et de partage. Le partage c’est la rencontre entre artistes et publics, entre publics de tous âges et horizons, entre un territoire unique et des émotions. Des artistes de renommée internationale comme en début de carrière seront au rendez-vous pour des grandes œuvres du répertoire ou des partitions plus rares.
Avez-vous un souvenir précieux lié au Festival de Saint-Denis ?
Je suis venu pour la première fois en 1995 au Festival de Saint-Denis, il y a donc exactement 30 ans. J’y avais alors entendu le Requiem de Brahms dirigé par James Conlon, une œuvre emblématique des programmations du Festival. Cela a été un choc inoubliable de découvrir cette musique et la Basilique dans un même moment magique. J’ai retrouvé cette grande émotion l’an dernier au Festival lorsque j’y ai réentendu ce Requiem.
Quel rapport entretenez-vous avec le territoire de la Seine-Saint-Denis ? Comment souhaitez-vous travailler avec les acteurs du territoire ?
Le territoire de la Seine-Saint-Denis est d’une très grande richesse patrimoniale et culturelle. Il présente un environnement d’une diversité et d’une dynamique extraordinaires, ce qui offre des opportunités très vastes d’innovation pour un Festival comme le nôtre. Celui-ci doit donc être pensé et vécu comme un partenaire déterminé pour l’action collective au plus près des habitants, et comme un acteur important dans l’attractivité du territoire. Le Festival va donc s’inscrire dans une coopération accrue avec différents acteurs du territoire, qu’ils soient du secteur culturel, dans le domaine de l’éducation ou dans le champ social. Au gré de mes récents échanges, je perçois une réelle envie partagée de construire ensemble de nouveaux projets pour les prochaines années. Outre les très belles opportunités de rencontres artistiques que cela va venir nourrir, je souhaite que cela permette un engagement accru du Festival auprès des jeunes, en matière de découverte et de pratique musicale mais aussi en ce qui concerne l’emploi. Nous le faisons déjà depuis plusieurs années grâce au parcours Culture et Art au Collège mais nous allons aller plus loin dans cet engagement.
Si on devait choisir un concert/événement pour chaque public, que recommanderiez-vous :

Le Festival de Saint-Denis est ensuite suivi du Festival Métis. Pouvez-vous nous en dire 2 mots ?
Le Festival Métis se déroule durant la première quinzaine de juillet, cette année du 28 juin au 13 juillet, sur l’ensemble des villes de Plaine Commune. Ce sont des concerts gratuits, souvent dans l’espace public, avec une programmation qui va de la musique classique aux musiques urbaines. La programmation porte une attention particulière pour les musiques du monde et surtout le croisement d’univers musicaux multiples. Cette année, nous avons voulu que des artistes et programmes partagent des univers venus de chacun des quatre continents. Ce seront des moments joyeux, festifs avec de magnifiques artistes, tels les groupes Nubu et Ayom ou encore le champion du monde de beatbox Micflow croisant l’ensemble de musique baroque Le Concert de la Loge.
Pour terminer, y a-t-il un lieu que vous aimez particulièrement en Seine-Saint-Denis ?
Quand on organise un Festival dans la Basilique de Saint-Denis et qu’on la côtoie de près, cela crée nécessairement un attachement très fort qui va au-delà du premier émerveillement. Mais il est vraiment bien difficile de ne retenir qu’un lieu alors que le théâtre de verdure du Parc Georges Valbon ou le Point Fort d’Aubervilliers offrent aussi des cadres particuliers pour des instants privilégiés.
Crédits photos : © Festival de Saint-Denis/Christophe Fillieule - Affiche : © Marie Baudet/Hyperbaudet
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