Le caractère industriel de la ville de La Courneuve est apparu durant la première Guerre Mondiale. Cette période fut donc extrêmement riche et porteuse de sens pour la ville, qui se démarque par son caractère industriel et son caractère populaire ainsi que par sa tradition de ville d'accueil. Les archives municipales recèlent d'ailleurs un fonds particulièrement riche sur la période.
80 % du patrimoine industriel de la ville de la Courneuve, inventorié en 1986, est antérieur à 1918 et de nombreux bâtiments ont été construits lors de l’effort de guerre national, entre 1914 et 1918. Par exemple, la construction des bâtiments de l’usine Mecano commence en 1914 et est conduite en plusieurs phases durant la guerre. 1914 est l’année de l’achèvement du gros œuvre de la mairie dont les travaux ont débuté en 1906.
Le ministère de la guerre a confié aux industriels français la production d’armes et de munitions. Après les dévastations de 1914 et 1915, il a décidé de localiser les usines loin du front pour limiter les risques de destruction. Les usines sont installées dans la banlieue parisienne et notamment à La Courneuve. Toutes les usines de la ville ont tourné à plein régime pour fabriquer les munitions nécessaires. Les femmes ont remplacé les hommes. Des crèches industrielles ont été mises en place à l’initiative des industriels et de leurs épouses. La ville est devenue un lieu de passage et d’abris pour de nombreux réfugiés venant de l’étranger et des régions françaises dévastées. La fonction d’accueil de la ville s’est développée à ce moment là de l’histoire. Les blessés étaient soignés dans la ville et un dépôt d’éclopés était localisé à Babcock. Il était assez paradoxal que l’on soigne des éclopés sur le site même où l’on fabriquait des munitions ! L’explosion du dépôt de grenades en mars 1918 qui a fait énormément de dégâts et de victimes a fait la une de la presse hexagonale et a permis à la ville de recevoir la Croix de guerre en 1921 des mains de Raymond Poincaré.
