En 1868, à Neuilly-sur-Marne, tranquille village des bords de Marne, s’ouvrait un asile d'aliénés, destiné aux malades du département de la Seine.
Comment cela s'est-il décidé ? Comment s'est passé la première semaine ? Quelles étaient les espérances des débuts ? Après avoir été pendant des siècles un domaine agricole et féodal, Ville-Evrard, devenu un asile d'aliénés, a reçu son premier malade à Neuilly sur Marne le 29 janvier 1868. L'asile faisait partie d'un projet innovant à l'époque, marqué par l’idée de la médicalisation des soins à ceux qu’on appelait les "aliénés". Il s’agissait par une nouvelle et spéciale science médicale de les soigner et de les guérir. Les constructions régulières, le paysage, le travail agricole, devaient contribuer à cette tâche, décrite comme un devoir pour l’humanité
L'exposition temporaire "Ville-Evrard en 1868, les débuts d'un asile" vous fait parcourir tous ces moments et toutes ces questions à travers des photos, gravures et documents d'archives, dans le cadre remarquable du site historique et du Musée créé par la SERHEP dans l’ancien asile de Ville-Evrard.
Avec son paysage arrêté au 19e siècle par la mise à l’écart dans laquelle la société avait placé le traitement de la folie et par la crainte qu'il inspirait, l'asile de Ville-Evrard est parcouru par l'histoire : celle des gens qui y ont travaillé et habité, d’abord venus de lointaines provinces pour trouver un emploi en région parisienne, à l’occasion des grands chantiers (Ville-Evrard fût aussi un chantier du baron-préfet Hausmann), puis "fixés" dans la région avec leurs familles. Mais il y a aussi l’histoire de ceux qui y étaient comme on disait "placés"... Camille Claudel, Antonin Artaud y ont apporté leurs souffrances, et tant d’autres. Et il y a aussi toute l’aventure des conceptions qui ont habité les représentations de la vie psychique : la raison, le traitement dit "moral", l’inconscient, etc.
Imprégné de ce passé qui lui donne un charme émouvant, Ville-Evrard est un livre ouvert, dont le Musée de la SERHEP vous propose de tourner les pages.
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