Bientôt au c½ur des festivités des JOP 2024 grâce à l’accueil des villages des athlètes et des médias ainsi que plusieurs épreuves phares de la compétition, la Seine-Saint-Denis n’attend pas ce coup de projecteur pour faire valoir son dynamisme et attirer les porteurs de projets.
Et pour cause, ce territoire en pleine mutation peut être fier de s’appuyer sur ses pôles de compétitivité (réseaux d’entreprises et d’unités de recherche et formation) en matière d’aéronautique et de création audiovisuelle, ainsi que sur sa filière de mode et de design, et sur ses nombreuses écoles supérieures.
Des entreprises de renom sont d'ailleurs présentes sur le territoire depuis plusieurs générations et perpétuent un très grand nombre de savoir-faire.
Sommaire
Seul département français sur lequel se trouvent deux plateformes aéroportuaires, Paris – Le Bourget (avec le premier aéroport européen d’aviation privée) et Paris – Charles-de-Gaulle (avec l’aéroport de Roissy CDG, premier aéroport français en nombre de passagers), la Seine-Saint-Denis est un territoire moteur de croissance pour la région parisienne et la principale porte d’entrée de l’Ile-de-France.
85 000 emplois directs sont générés par l’activité de l’aéroport Roissy-CDG, tandis que, dans le même temps, l’aéroport du Bourget en génère 2700. A titre d’exemple, Airbus Helicopters emploie environ 600 salariés sur son usine de pales inaugurée en 2017 à Dugny (déjà présente sur le territoire puisque précédemment installée à La Courneuve).
De nombreuses formations se sont d’ailleurs développées sur le territoire afin de pourvoir aux besoins du secteur, à l’instar des baccalauréats pro aéronautique du Lycée professionnel Aristide Briand du Blanc-Mesnil qui préparent aux métiers de la construction ou de la maintenance des aéronefs.
Le territoire accueille également le premier événement mondial consacré à la filière. En effet, le SIAE – Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace – réunit tous les deux ans l’ensemble des acteurs de l’industrie mondiale autour des dernières innovations technologiques.
Cet écosystème dynamique encourage l’arrivée de nouveaux projets.
A proximité immédiate des deux aéroports, le parc d’activités Paris Nord 2 occupe une place de premier choix pour les investisseurs étrangers. Implanté sur 300 hectares, il accueille plus de 500 entreprises, 20 000 emplois, un centre commercial et un parc hôtelier de 1800 chambres. Il devrait, à l’horizon 2035, doubler sa surface pour être en capacité d’accueillir 70 000 salariés.
Ce projet s’inscrit dans le développement du secteur sud de la plateforme aéroportuaire de Paris-Charles-de-Gaulle visant à accroître son rayonnement et sa visibilité internationale. L’opération vise la construction de 850 000m² de locaux d’activité qui permettront la création de 15 000 emplois à terme, dans 1 500 entreprises. La fin de réalisation des travaux est prévue pour 2033. Déjà implanté sur cette zone, l’Asia Paris Business Center est un centre d’affaires qui a pour vocation de booster l’import/export avec la Chine.
Dans quelques années, ce cluster bénéficiera d’une interconnexion exceptionnelle grâce à l’arrivée de huit nouvelles gares sur les lignes 16 (mise en service en 2023) et 17 (mise en service en 2027). La ligne 16 comptera une nouvelle gare desservant Aulnay-sous-Bois ainsi que deux nouvelles gares à Sevran. La ligne 17 comptera deux nouvelles gares au Bourget, une au Parc des Expositions et deux à l’aéroport Roissy-CDG.
Ce projet vise à renforcer les liens entre industrie, recherche et formation. Il accueillera un hôtel à démonstration produit, qui a pour ambition de présenter les innovations du futur, un laboratoire de recherche du groupe Airbus, la création d’un IPHE (Incubateur, Pépinière, Hôtel d’Entreprise) et une plateforme de ressources humaines dédiée au secteur de l’aéronautique.
Second pôle de compétitivité reconnu comme tel, Plaine Commune est identifié en tant que territoire de la culture et de la création. Ce cluster s’articule autour de la Cité du cinéma, des studios de la Plaine Saint-Denis, d’un pôle universitaire majeur ainsi que de grandes entreprises.
Aujourd’hui en pleine transformation afin de devenir la « cantine » du village des athlètes des JO2024, qui s’étalera sur les villes de Saint-Denis, Saint-Ouen et la Plaine Saint-Denis, la Cité du Cinéma, après son ouverture en 2012, est devenue un véritable carrefour de l’industrie cinématographique européenne, rassemblant talents, studios et étudiants.
Depuis 1987, le territoire accueille les studios d’enregistrement E.M.G.P (Entreprises des Magasins Généraux de Paris), autrefois hangars alimentaires, reconvertis depuis cette date en studios TV. Si quelques-uns ont fermé entre temps, la zone compte toujours actuellement 9 studios, regroupant 19 plateaux utilisés pour le tournage de nos principales émissions de télévision.
Plusieurs écoles forment les futurs professionnels de cette industrie cinématographique. L’Ecole nationale supérieure Louis-Lumière, située à Saint-Denis, est une école de cinéma, de photographie et de son. Non loin, à La Plaine-Saint-Denis, se trouve l’EICAR – Ecole internationale de création audiovisuelle et de réalisation. Enfin, à Montfermeil, l’école Kourtrajmé forme des petits groupes d’étudiants à la réalisation de courts métrages.
L’entreprise, fondée à Saint-Denis en 1989 et aujourd’hui présente en Belgique, Italie et aux États-Unis, est devenue une référence sur le marché du doublage. Elle offre une vaste gamme de services techniques et créatifs pour le cinéma et la télévision.
Bien que non reconnue comme pôle de compétitivité officiel, l’industrie de la mode et du design occupe une place prépondérante dans l’économie Séquano-Dionysienne.
Reconnu comme l’un des plus grands marchés d’antiquités et de brocante du monde, les célèbres Puces regroupent plus de 2000 marchands répartis sur sept hectares. Ces derniers proposent principalement des articles d’antiquité et de vide-grenier, ce qui en fait le premier marché d’art au monde, avec près de 5 millions de visiteurs par an.
La « Cité des Métiers d’Hermès » est installée à Pantin depuis 1992. Au départ, on y trouve les ateliers de maroquinerie, puis le Petit h fait son apparition. Il s’agit d’une vitrine d’art rassemblant des objets ou des oeuvres d’art créés à partir de « restes » impossibles à vendre à cause de minuscules défauts. Enfin, le site s’agrandit pour installer le Podium Hermès (un showroom) ainsi que plusieurs installations destinées aux salariés.
Dix ans plus tard, Chanel s’installe dans la même ville afin d’implanter une partie du pôle R&D de son activité beauté ainsi que certains métiers d’arts tels que les chapeaux Maison Michel. Aujourd’hui, ces métiers sont appelés à rejoindre le bâtiment nouvellement conçu par l’architecte Rudy Ricciotti à la frontière entre Paris et Aubervilliers.
Cet ancien hôtel particulier du patron de l'usine des vernis Revel, restauré et agrandi par l'architecte Michel Cantal-Dupart, abrite aujourd’hui le centre de ressources départemental des métiers d’art, dédiés aux artisans d’art et créateurs de la Seine-Saint-Denis. Lieu d’information et de documentation, elle accueille expositions temporaires et permanentes.
À Pantin, dans d’anciens locaux de la Banque de France, la célèbre école de mode ESMOD Fashion Business a ouvert une annexe de son site principal afin d’y accueillir de nombreux élèves formés aux métiers de la création et du design, avec un enseignement en stylisme et modélisme.
À Aulnay-sous-Bois, Bastien Laurent, designer et fondateur de la marque AVOC, a créé le 093 Lab, un atelier créatif ayant pour objectif l’initiation d’une douzaine de jeunes d’Aulnay et Sevran aux fondamentaux du design de mode, des arts visuels et de l’expression créative.
À saint-Ouen, hébergée gracieusement au MOB Hotel, la Casa 93 se veut un établissement d’un nouveau genre, gratuit et ouvert à tous, sans condition de diplôme, fondé par Nadine Gonzalez, ancienne journaliste de mode, diplômée de l’ESMOD à Paris, et qui a vécu 12 ans au Brésil où elle a créé un centre de formation gratuit aux métiers de la mode situé au coeur d’une favela de Rio.
Sur la même commune, l’agence SAGUEZ & PARTNERS, a ouvert Design Act ! – L’Ecole en agence, la première école de design embarquée, qui invite des personnes de toutes écoles, privées ou publiques, design ou autres, à venir vivre et travailler ensemble pendant 5 mois, au sein même d’une agence de design.
Enfin, en 2023, ouvrira à Saint-Ouen une école des antiquaires qui formera 20 à 30 nouveaux professionnels par an. Elle fera d’ailleurs partie d’un projet plus global de redynamisation des Puces.
Avec 60 000 étudiants, la Seine-Saint-Denis constitue le deuxième pôle universitaire d’Ile-de-France. Grandes universités, écoles supérieures classiques et autres organismes préparant à des métiers très spécifiques jalonnent le territoire et dynamisent des nombreux secteurs d’activité ; a fortiori quand ces établissements sont directement associés avec des laboratoires de recherche.
Cet établissement, réparti sur 5 campus, dont 4 se trouvent en Seine-Saint-Denis (Villetaneuse, Bobigny, Saint-Denis et la Plaine Saint-Denis) compte 24 000 étudiants, 28 laboratoires et 1 500 enseignants-chercheurs.
Ce nouveau campus a ouvert ses portes en 2019. Dédié aux sciences humaines et sociales, il est constitué d’un site à Aubervilliers, et d’un site à Paris (porte de la Chapelle). Il réunit 11 établissements d’enseignement supérieur et de recherche de forte notoriété internationale. Sur le site d’Aubervilliers, 11 bâtiments ont été créés, dont 5 sont dédiés à la recherche. 60 unités de recherche s’y sont d’ores et déjà installées, et on en comptera une centaine à terme. Au total, 12 000 personnes pourront être accueillies sur le site.
Située à Saint-Denis, elle constitue une Unité de Service et de Recherche soutenue par les CNRS et les universités Paris 8 et 13.
Située à Noisy-le-Grand, c’est une école d’ingénieurs. Ses enseignements du cycle ingénieur se répartissent en huit filières de spécialisation: informatique, cybersécurité des systèmes d'information, Datascience et intelligence artificielle, réseaux et internet des objets, Ingénierie des systèmes), Systèmes électroniques, Santé et Environnement.
Cette école, ouverte fin 2020 à Stains, est un projet de la Fondation Total, visant à l’accueil de 400 élèves par promotion recrutés sur leur motivation à apprendre l’un des nouveaux métiers de l’industrie. La formation est 100% gratuite pour des jeunes de 18 à 25 ans qui n’ont pas trouvé leur place dans le système traditionnel.
Lieux d’expérimentations, la Seine-Saint-Denis innove en permanence et accueille de grands groupes qui contribuent au développement de son territoire. La ville de Saint-Denis compte parmi ses entreprises de grands sièges sociaux à l’instar de ceux de SNCF Mobilités et SNCF Réseau, Arcelormittal Atlantique et Lorraine ainsi qui Méditerranée, Randstad, Veepee ou encore Siemens SAS.
Saint-Ouen sur Seine est également bien pourvu avec, entre autres, les sièges d’Alstom Transport SA et de Samsung Electronics France. L’Oréal y possède aussi le siège de sa Fondation ainsi que plusieurs laboratoires de renom.
Premier employeur privé du département avec 8000 salariés (4% de l’effectif du groupe à l’échelle mondiale), BNP Paribas possède de nombreux sites, à l’instar des Grands Moulin de Pantin, qui regroupe 3200 d’entre eux.
A Pantin, l’arrivée de BETC, première agence de publicité en France, n’est pas passée inaperçue, puisqu’elle a entièrement réhabilité l’ancien bâtiment des Magasins Généraux afin d’y installer son siège, avant-gardiste en termes d’espaces de travail épurés et facilitant les collaborations.
Télécharger ici le dossier sur les Pôles d'excellence de Seine-Saint-Denis au format PDF.
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