Deux établissements parisiens fusionnent en 1867 pour créer les ateliers de la Pharmacie centrale de France, entraînant leur départ vers Saint-Denis afin d'y construire des bâtiments plus importants.
Les ateliers de la Pharmacie centrale de France sont construits par l'architecte Jules Saulnier, entre 1862 et 1867, au 379 de l'avenue du Président Wilson. Le maître d'ouvrage, Justin Meunier, directeur de l'usine de chocolat à Noisiel, avait déjà fait appel à Saulnier pour la construction d'un moulin sur le site de sa chocolaterie noisélienne. Il lui confie le projet de cette nouvelle usine à Saint-Denis. L'architecte, dont la seule contrainte est l'enveloppe budgétaire, obtient carte blanche pour la réalisation du projet. L'ancienne usine se composait d'un ensemble de bâtiments symétriques, séparés les uns des autres par de larges allées reliant les différentes parties. Les matériaux avaient été choisis en fonction de leurs qualités respectives et sont presque tous utilisés dans le projet : bois, brique, métal, pierres de tailles et moellons.
La brique est alors le matériau de prédilection dans l'architecture industrielle et, notamment, pour son utilisation dans les décors. La cheminée de la Pharmacie centrale de France est à cet égard représentative des possibilités d'utilisation esthétique et s'avère une réalisation remarquable. La polychromie et les associations de dessins donnent à cette cheminée une apparence inhabituelle. Sa hauteur constitue un point de repère dans la ville.
En 1982, le site est repris par le Comptoir français des produits aromatiques (CFPA). Il ne subsiste de l'ancienne Pharmacie centrale de Paris que le bâtiment de la direction, le pavillon du gardien, un atelier et la cheminée, tous inscrits à l'inventaire des Monuments historiques.
Aujourd'hui, le lieu, dénommé "l'Usine", est devenu un pôle multi actif qui propose ses espaces pour l'organisation d'événements pouvant accueillir jusqu'à 1200 personnes, au cœur de la Plaine-Saint-Denis, face au Stade de France. Malgré les rénovations réalisées pour sa nouvelle destination, le propriétaire a tenu à conserver la cheminée de l'ancienne usine. Au sommet de la cheminée, il est possible de distinguer un M, initiale de Meunier.
