Exposition Fabienne Houzé-Ricard à Aulnay-sous-Bois

Il y a un hélas dans ce chant de tendresse, exposition de Fabienne Houzé-Ricard à l'Espace Gainville à Aulnay-sous-Bois.

Si Fabienne Houzé-Ricard a choisi une phrase de Gaston Bachelard comme titre pour son exposition, c’est qu’il y est fait allusion à la tendresse du nid, havre de douceur qu’il faut quitter un jour, au chant de l’oiseau, thématique qu’elle décline dans de nombreuses phases de son travail et ce "hélas" renvoie à la mélancolie que nous pouvons ressentir devant l’aspect éphémère de la vie et la mémoire de moments qui se superposent.

Fabienne Houzé-Ricard enroule et déroule une iconographie inspirée de l’enfance, de la famille, du quotidien. C’est en faisant des allers-retours entre le dessin, la peinture, la sculpture, l’installation et la vidéo, qu’elle crée un univers au tréfonds de l’intime qui, paradoxalement est commun à tous les individus. C’est une histoire de nids : énormes, minuscules, mal adaptés, fragiles, douillets…Couches après couches, jus après jus, lignes après lignes, elle bâtit cette matrice. La matière devient docile sous sa main comme la brindille dans le bec de l’oiseau. Alors la pensée vaque, le pinceau fouille et rentre à chaque fois un peu plus à l’intérieur.

Elle présente une série intitulée "Éphéméride" composée de 350 dessins sur papier qui évoquent le temps qui passe, les saisons qui défilent et également les innombrables possibilités graphiques offertes par le nid. Cet accrochage est complété par une vidéo de quelques minutes dans laquelle les dessins en grand format se succèdent à un rythme trépidant, créant une sorte de mouvement circulaire et entrainant.

Enfin, une installation étonnante envahit une salle de l’Espace Gainville à Aulnay-sous-Bois : plus de 3 000 nids réalisés avec de la bande plâtrée seront réunis pour évoquer l’extrême fragilité de ces abris minuscules. Le plâtre y évoque aussi le pansement, le soin apporté à une blessure de la vie.